Robert STEUCKERS:
Hommage à Noam Chomsky
07
décembre 1928: Naissance d’Avram Noam Chomsky à Philadelphie en
Pennsylvanie. Professeur de linguistique au « Massachusetts Institute of
Technology », il est le créateur de la « grammaire générative ». Elevé
dans une famille juive parlant yiddish et originaire d’Ukraine et de
Biélorussie, sa vocation lui est venue directement de son père,
spécialiste de l’hébreu. Il développe des méthodes de grammaire et
d’analyse formelle des langues et acquiert ainsi une notoriété
internationale.
Deux
faisceaux de faits politiques et métapolitiques vont induire Chomsky à
devenir essentiellement, jusqu’à nos jours, un penseur politique
critique et un pourfendeur des simplismes médiatiques. D’abord la guerre
du Vietnam, dont il conteste les objectifs officiellement annoncés,
comme la plupart des intellectuels américains des années soixante.
Ensuite, il s’insurge contre les manies des post-structuralistes
américains de critiquer toute science établie sous prétexte qu’elle est
une « science masculine blanche » et, partant, dépourvue de pertinence
pour, par exemple, une femme noire ou juive ou arabo-musulmane, puis,
quand les marottes post-structuralistes s’amplifieront, le simple
diagnostic d’une thrombose graisseuse n’aurait pas de valeur, ou pas la
même valeur, pour un homosexuel jaune ou améridien, dravidien ou
alakalouf, pour un handicapé borgne bisexuel, androgyne, daltonien et
monotesticulé, etc. que pour un bon quidam hétérosexuel, europoïde, à
peau rose et sans histoire, la folie relativiste ne connaissant plus de
bornes.
Chomsky a critiqué immédiatement cette manie, dès qu’elle a pointé le nez, la qualifiant de « très semblable aux attaques antisémites des nazis pour dénigrer les travaux scientifiques de chercheurs juifs ». Il poursuit : « Quand je lis un article scientifique, je suis incapable de dire si son auteur est blanc ou noir ou encore s’il est masculin ». Dans un deuxième temps, Chomsky, dans deux ouvrages importants, « Les illusions nécessaires » et « La fabrique de l’opinion publique », dénonce le travail totalitaire des médias qui « enferment les sociétés démocratiques (occidentales) dans un carcan idéologique ». Chomsky démythifie ainsi la pseudo-neutralité des médias et plaide, à très juste titre, pour une émancipation intellectuelle planétaire, donc appelle tous les hommes lucides à un long combat bien nécessaire.
La cible de ses critiques, bien étayées, est la politique extérieure des Etats-Unis depuis l’aventure du Vietnam. Ces critiques, toutefois, malgré leur incontestable épaisseur, conservent en fin de compte la fragilité des édifices conceptuels de la gauche : angélisme, rousseauisme, pacifisme. En disant cela, nous ne cherchons nullement à promouvoir une idéologie inverse qui serait démoniste, radicalement anti-rousseauiste (car ce serait une incongruité) et belliciste pathologique. Non : les critiques de Chomsky doivent être replacées dans une logique schmittienne, dans la mesure où Carl Schmitt, en se référant au pessimisme anthropologique de Saint Augustin, aux critiques contre-révolutionnaires des Maistre, Bonald et Donoso Cortès, constatait que cet angélisme ruinait les assises du politique, puis, en démontrant que le pacifisme dissimulait, derrière un masque « bon », une propension à déclencher des guerres atroces et outrancières, celles justement que dénonce Chomsky quand il fustige le bellicisme américain.
L’œuvre anti-guerre de Chomsky, considérable dans son ampleur, recèle forcément une quantité impressionnante d’arguments factuels intéressants, exploitables par nos cénacles anti-système, mais qu’il convient de re-situer et de dés-universaliser, de remettre clairement en perspective, c’est-à-dire dans une perspective impériale européenne, laquelle n’est pas belliciste par définition mais génératrice d’un ordre concret, situé, non messianique, non interventionniste, ne cherchant nullement à imposer un modèle universel à la planète entière, se rapprochant en ce sens du mode pluraliste chinois de co-existence pacifique des nations et des systèmes (que la Chine pratique dans sa politique étrangère sauf au Tibet !).
Ce que nous devons retenir prioritairement de Chomsky, c’est bien entendu la critique de la production idéologique médiatique ; nous devons extraire de son œuvre les instruments capables de combattre notre presse vendue, génératrice de niaiseries destructrices, notamment celles que véhicule le « Soir » de Bruxelles, exemple paradigmatique de manipulation abrutissante et de déni de liberté d’expression. La bataille métapolitique des identitaires de demain reposera, pour une bonne part, sur une exploitation intelligente et offensive des concepts chomskyens en matière de « médiologie » (Robert Steuckers).
Chomsky a critiqué immédiatement cette manie, dès qu’elle a pointé le nez, la qualifiant de « très semblable aux attaques antisémites des nazis pour dénigrer les travaux scientifiques de chercheurs juifs ». Il poursuit : « Quand je lis un article scientifique, je suis incapable de dire si son auteur est blanc ou noir ou encore s’il est masculin ». Dans un deuxième temps, Chomsky, dans deux ouvrages importants, « Les illusions nécessaires » et « La fabrique de l’opinion publique », dénonce le travail totalitaire des médias qui « enferment les sociétés démocratiques (occidentales) dans un carcan idéologique ». Chomsky démythifie ainsi la pseudo-neutralité des médias et plaide, à très juste titre, pour une émancipation intellectuelle planétaire, donc appelle tous les hommes lucides à un long combat bien nécessaire.
La cible de ses critiques, bien étayées, est la politique extérieure des Etats-Unis depuis l’aventure du Vietnam. Ces critiques, toutefois, malgré leur incontestable épaisseur, conservent en fin de compte la fragilité des édifices conceptuels de la gauche : angélisme, rousseauisme, pacifisme. En disant cela, nous ne cherchons nullement à promouvoir une idéologie inverse qui serait démoniste, radicalement anti-rousseauiste (car ce serait une incongruité) et belliciste pathologique. Non : les critiques de Chomsky doivent être replacées dans une logique schmittienne, dans la mesure où Carl Schmitt, en se référant au pessimisme anthropologique de Saint Augustin, aux critiques contre-révolutionnaires des Maistre, Bonald et Donoso Cortès, constatait que cet angélisme ruinait les assises du politique, puis, en démontrant que le pacifisme dissimulait, derrière un masque « bon », une propension à déclencher des guerres atroces et outrancières, celles justement que dénonce Chomsky quand il fustige le bellicisme américain.
L’œuvre anti-guerre de Chomsky, considérable dans son ampleur, recèle forcément une quantité impressionnante d’arguments factuels intéressants, exploitables par nos cénacles anti-système, mais qu’il convient de re-situer et de dés-universaliser, de remettre clairement en perspective, c’est-à-dire dans une perspective impériale européenne, laquelle n’est pas belliciste par définition mais génératrice d’un ordre concret, situé, non messianique, non interventionniste, ne cherchant nullement à imposer un modèle universel à la planète entière, se rapprochant en ce sens du mode pluraliste chinois de co-existence pacifique des nations et des systèmes (que la Chine pratique dans sa politique étrangère sauf au Tibet !).
Ce que nous devons retenir prioritairement de Chomsky, c’est bien entendu la critique de la production idéologique médiatique ; nous devons extraire de son œuvre les instruments capables de combattre notre presse vendue, génératrice de niaiseries destructrices, notamment celles que véhicule le « Soir » de Bruxelles, exemple paradigmatique de manipulation abrutissante et de déni de liberté d’expression. La bataille métapolitique des identitaires de demain reposera, pour une bonne part, sur une exploitation intelligente et offensive des concepts chomskyens en matière de « médiologie » (Robert Steuckers).
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