Bloc continental, Lumière du Nord, Endkampf et Imperium Magnum
Une lettre de Jean Parvulesco
Le 16 mai 1991
je
ne pense pas qu'il me faille le cacher, et bien moins encore vous le
cacher à vous, c'est en quelque sorte la réception de votre dernier
envoi, celui-ci ayant donc eu à accomplir, en l'occurrence, une mission
pour ainsi dire providentielle, envoi comprenant les revues Vouloir janvier-février 1991 et Orientations
été 1990 et hiver 1990-1991, cette dernière axée sur la grande bataille
géopolitique finale actuellement en cours et sur le concept
haushoférien fondamental du Kontinentalblock, qui a
brusquement cristallisé ma décision de rejoindre à nouveau, à titre
personnel et quoi qu'il en fût, la Ligne de Front du combat à la fois
tragique et total dont nous autres nous portons encore et toujours en
nous la prédestination abyssale, le feu secrètement inextinguible et
le Nom Prohibé, qui n'en finit plus d'être celui de l'Honneur s'appelant
Fidélité. Ainsi, tout rentre à nouveau dans la zone de l'attention
suprême.
◘ (1)
Je le tiens pour une évidence aussi tranchante qu'inconditionnelle,
l'histoire mondiale et juqu'à l'histoire ontologique du monde
approchent aujourd'hui vertigineusement de la ligne d'un non-retour
final, cette ligne de frontière et d'engouffrement vers laquelle se
trouve aujourd'hui fatidiquement emporté, et comme aspiré en avant
n'étant autre que celle de l'auto-consommation apocalyptique des temps,
ce que la pensée traditionnelle indienne appelle Mahapralaya, la “Grande Dissolution”.
Mais,
d'autre part, si, à présent, le cycle final des grands cycles à leur
fin va devoir lui-même connaître, catastrophiquement, sa propre fin, il
n'est pas moins certain qu'au delà de l'inéluctable déjà en marche
d'autres temps viendront, porteurs d'un monde autre et d'horizons
historiques entièrement, inconcevablement autres.
◘ (2) Ceux de la grande lumière du Nord, ceux de l'ancienne Nordlicht
ne l'ignorent pas, et ne l'ont jamais ignoré : au-delà de l'ensemble de
toutes ces catastrophes terminales, catastrophes que la tradition
nordique secrète a prévues et sans cesse annoncées, nous allons à
présent vers le Renversement des Pôles, vers le mystérieux Paravrti
tantrique projeté sur ses dimensions cosmiques ultimes, nous nous
apprêtons à connaître le retour de l'Axe Polaire vers son élévation
transgalactique des origines, élévation héroïque et divine, intacte
et, de par cela même, régénérée et régénérante, renouvelante et
salvatrice en termes de libération totale et de recommencement total.
«
Je rappelle aussi que la dernière des grandes catastrophes eut pour
conséquence le basculement de l'axe des pôles. Ce fut comme un
gigantesque coup de balai cosmique pour nettoyer la terre trop polluée.
L'Atlantide ne connaître plus jamais l'éternel printemps de l'âge d'or
», — écrit Bernard Delafosse dans son roman prophétique, paru en 1990
chez Guy Trédaniel, Des vies de lumière.
«
À une certaine époque, l'axe de la terre s'est déplacé, et ce choc a dû
disloquer l'ensemble de sa surface, provoquer des dévastations
irrémédiables », — lit-on aussi dans l'extraordinaire roman de
l'Australien Earle Cox, La Sphère d'Or, paru en 1925 et repris par Néo en 1987.
Lorsque
survint le cataclysme du Renversement des Pôles, la race habitant
alors la terre avait atteint, d'après la Sphère d'Or, « les plus hauts
sommets que l'humanité puisse atteindre », entendons que l'humanité
puisse atteindre en se dépassant elle-même, en s'élevant aux stades
ultimes d'une suprême surhumanité.
Or,
à ce moment-là tout comme aujourd'hui — la spirale ascendante du
devenir cosmogonique retrouve les mêmes situations d'être, les mêmes
états ontologiques, à des niveaux de plus en plus élevés, de plus en
plus paroxystiques, de plus en plus sombrement tragiques — le seul
problème salvateur apparaissait donc comme étant, toujours en suivant
la Sphère d'Or, celui de « transmettre le flambeau d'une race mourante
à celle qui n'était pas encore née ».
◘ (3)
Aussi le prochain retour des fondations occultes de ce monde à la
conscience originale d'une race suprahumaine, préontologiquement
identique à elle-même et redevenant ainsi, encore une fois, surpuissante
et même toute-puissante, se trouvera-t-il posé dans les termes mêmes du
projet révolutionnare abyssalement encore et toujours présent, vivant
et agissant dans les profondeurs du sang de cette race et de son
immémoire transcendantale, et sur la ligne de confrontation de toutes
les grandes batailles métapolitiques à venir ce seront donc les
dénominations visionnaires de cette race, les concepts de sa propre
géopolitique transcendantale en action, qui décideront du sens des
recommencements à venir et de leur histoire encore, en ces temps, pour
nous, in-prépensable (in-prépensable provenant, ici, du concept
heideggerien d'unvordenklich).
Qui
dira et qui, de par ce dire même, fera ainsi émerger à nouveau des
profondeurs océaniques de la “grande histoire”, pour les imposer
révolutionnairement à son cours final, les concepts géopolitiques
d'avant-garde de sa propre vision de l'histoire et du monde, décidera,
ce faisant, de l'histoire du monde et du monde de l'histoire à sa fin.
Ainsi
les grandes batailles décisives pour la domination finale du monde
seront-elles, désormais et jusqu'à la fin, des batailles conçues et
définies exclusivement en termes de géopolitique totale, en termes de
géopolitique impériale au double niveau planétaire et cosmique,
“galactique”.
La
domination finale du monde n'est désormais plus rien d'autre que le
fait impérial de sa définition géopolitique ultime, le monde et son
histoire appartiennent désormais à qui parviendra à en donner, à en
imposer la dernière définition géopolitique totale.
◘ (4)
Les concepts géopolitiques ultimes que je propose donc pour la
prochaine instruction révolutionnaire impériale de la géopolitique
agissante de ce monde et de son histoire à sa fin sont les suivants :
◊ Le concept d'Endkampf,
interpellant et régissant le mystère déflagrationnel de la bataille
finale pour la domination totale du monde et de l'histoire du monde à
sa fin.
◊ Le concept révolutionnaire de Nordlicht,
qui en appelle à la lumière originale de l'être, à la conscience
polaire de soi-même et du monde, conscience à la fois fondamentale et
fondationnelle des nouveaux recommencements du monde et de cette
nouvelle histoire du monde par le truchement de laquelle ses propres
recommencements se trouvent à nouveau posés, et posés, très
précisément, par nous-mêmes, en termes de géopolitique totale, en termes
de “géopolitique transcendentale”.
◊
Recommencements de l'histoire du monde qui, posés, ainsi, en termes de
géopolitique totale, aboutissent révolutionnairement à l'exigence de
la mise en être immédiate, de la mise en histoire directe du concept
polaire, du concept métahistorique suprême de l'Imperium Magnum.
Ainsi
allons-nous rejoindre et découvrir, dans les chemins de nos plus
proches combats à venir, le concept géopolitique révolutionnaire
immédiat de la Fédération européenne et grand-continentale du futur
Empire Eurasiatique, de l'Imperium Magnum
préontologiquement toujours présent dans la conscience abyssale de
notre race, dans l'ensoleillement préontologique polaire de la Nordlicht.
◊ Enfin, si j'avançais aussi, en citant Moeller van den Bruck et les conclusions de son essai visionnaire Das Dritte Reich
où il dit qu'il n'y a qu'un seul Reich comme il n'y a qu'une seule
Église, il apparaîtra que le signe apocalyptique des profondeurs,
annonçant et mettant en branle l'irrévocabilité ontologique,
l'immaculée conception du recommencement métahistorique polaire et
impérial de la fin de l'actuelle histoire du monde, sera le signe de
l'avènement d'une nouvelle religion propre à la race héroïque et divine
qui assumera, qui assume déjà, souterrainement, dans son être, dans son
sang transcendantal, dans ses plus secrets destins désormais à l'œuvre,
le passage en continuité au-delà des abîmes de sa propre fin et de la
fin du monde, de son histoire à sa fin et au-delà de sa fin.
◊ À l'heure de son passage à l'histoire, le concept géopolitique ultime qui est celui d'Imperium Magnum
recouvrant le projet de la Fédération européenne grand-continentale
du futur Empire Eurasiatique, exigera que sa mise en processus
institue un corps spécial de protection idéologique et de
commandement, une commanderie européenne grand-continentale, occulte à
ses débuts, se dissimulant derrière ses propres structures
géopolitiques de présence et d'action extérieures, mais appelée à se
dévoiler historiquement et politiquement à mesure que va s'accomplir sa
tâche impériale en avant.
En
assumant, quant à moi, toutes mes responsabilités avouables et autres,
et je dirais même les autres surtout, j'ai donc pris sur moi de
procéder, sans plus attendre, à la réactivation confidentielle des
Groupes Géopolitiques ayant déjà été mis directement en piste, à
l'intérieur de l'appareil souterrain gaulliste faisant suite à 1968, de
reprendre la publication, dans un cercle restreint, de la lettre
confidentielle De l'Atlantique au Pacifique, d'envisager
l'installation sociale immédiate de l'Institut de Recherches
Métastratégiques Spéciales “Atlantis” (IRMSA), ainsi que d'un certain
nombre d'autres instances activistes.
Ce
qui s'est ainsi mis en marche, j'en ai pris l'engagement sans faille,
ne s'arrêtera plus. Je ferai tout ce qui doit être fait.
Je vous prie de recevoir, cher Robert Steuckers, mon meilleur salut de camarade,
Jean Parvulesco
► Vouloir n°76/79, 1991.
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