Chers amis,
Voici la réponse que j'adresse ce jour à notre ami argentin, le Prof. Alberto Buela, suite aux propos tenus par Alain de Benoist sur la question catalane qui agite aujourd'hui la scène politique européenne. Bien à vous ! (RS).
Querido Alberto,
Deux choses sur la question qui soulève aujourd'hui une polémique au sein de notre camp:
1) Le droit éventuel à la sécession était accordé, à mon sens, aux peuples et/ou régions qui appartenaient à des puissances anti-impériales et anti-traditionnelles, de façon à ce qu'elles puissent intégrer ou réintégrer l'Empire; cela ne vaut pas pour le Saint-Empire ou pour l'Espagne impériale (les deux Empires dont mes ancêtres étaient ressortissants et dont je me considère ressortissant envers et contre tous les ressacs historiques); cela ne vaut pas davantage pour la Russie ou même la Serbie, héritière de l'Empire de Stepan Dusan et du Roi Lazare, définitivement assassiné par les Ottomans en 1389; lors des colloques nationaux-révolutionnaires de Bruxelles et de Cologne en 1929-1930, seule l'Irlande est évoquée et seules sont visées les puissances occidentales (France et Angleterre): c'est une réponse aux 14 points de Wilson qui ont servi à démanteler l'Empire austro-hongrois et à créer le chaos en Europe centrale. Tout lecteur et disciple de Carl Schmitt devrait logiquement le savoir.
2)
Le problème de la Catalogne, c'est qu'elle ne connaît plus de
catalanisme positif, alors qu'il y a eu des centaines d'initiatives
catalanistes très positives, depuis certaines dérives anarchisantes du
début du 20ème siècle et surtout depuis les concessions faites par Lluis
Companys en 1936 aux pires éléments subversifs (que même les
communistes trouveront inacceptables), concessions que semblent réitérer
les indépendantistes actuels, prêts à hisser aux postes de décision des
futures politiques culturelles catalanes les pires festivistes,
subversifs et délirants que ceux du temps de Companys, mutatis mutandis;
la photo d'une responsable catalane en train d'uriner dans la rue
laisse présager le pire. Ensuite, il y a ce que craignent aussi certains
indépendantistes: voir le nouveau pouvoir éventuel accorder la
citoyenneté catalane à 825.000 immigrés dont les menées fondamentalistes
sont particulièrement dangereuses (voir: Ignacio Cembrero, La Espana de Alà, Ed. "La esfera de los libros", Madrid, 2016).
Beaucoup
de nos amis ignorent les ressorts de l'histoire espagnole et, partant,
de tout le bassin occidental de la Méditerranée. Il n'y a pas de
métapolitique cohérente sans une conscience historique solide. Sans
cette cohérence historique, la métapolitique est du vent, pure flatus vocis.
Bien à toi,
RS.
Mon cher Robert: excellent. "A buen entendedor pocas palabras". Une forte accolade. Alberto
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